Solidarité et santé en Afrique
Les institutions de santé
- Des personnes qualifiées et compétentes choisies sur cette base seront de véritables serviteurs de la paix du cœur et du corps, et capables de relever les défis actuels. Le service de qualité qu’on y trouve, ouvert à tous, sans distinction de race, tribu, ethnie ou religion, contribue à faire de l’Église catholique un artisan de paix dans nos pays.
- Avec une bonne planification du renouvellement du personnel et de la maintenance du matériel, la mise en place de structure pour soins spécialisés avec la possibilité de suivi médical rigoureux, les institutions ecclésiales de santé pourront contribuer à l’édification d’une société qui respecte la dignité humaine, depuis le premier moment de la vie jusqu’à son terme naturel : « Comment ne pas se préoccuper des attentats continuels contre la vie, depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle ? » demandait le Saint-Père Benoît XVI, stupéfait de voir que dans des régions comme l’Afrique, où la culture du respect de la vie est traditionnel, on tente de banaliser l’avortement par le Protocole de Maputo.[61]
- Dans leur formation, les agents de la santé s’engagent par le serment d’Hippocrate à la protection de la vie. Des chrétiens et chrétiennes de ce corps médical en Afrique ont donné le ton avec compétence, courage et parfois héroïsme dans la protection de la vie commençante (refusant l’avortement) et finissante (refusant l’euthanasie), dans l’assistance dévouée aux victimes du VIH/Sida, etc. De tels exemples sont à faire connaître et à proposer en modèle. Il conviendrait en outre que des infrastructures de santé, promotrices de cet esprit évangélique, ouvrent aux plus démunis l’accès à des soins médicaux. Si les fidèles du corps de la santé aident à améliorer l’hygiène et la santé des franges les plus délaissées de la société, ils réduiront les foyers de révolte et d’agressivité qui gangrènent le corps social et compromettent la paix.
Solidarité et engagement en faveur du développement
- Partout sur le continent, l’Église continuera de cheminer en solidarité avec les peuples africains. Les joies et les soucis, les espoirs et les aspirations des autres sont aussi nôtres (cf. GS, 1). Convaincus que la première contribution spécifique de l’Église aux peuples africains, c’est la proclamation de l’Évangile du Christ, nous nous engageons à poursuivre énergiquement la proclamation de l’Évangile à l’Afrique, car « l’annonce du Christ est le premier et principal facteur de développement », comme le dit le Pape Benoît XVIdans Caritas in veritate(CV, 8). L’engagement pour le développement vient de la conversion du cœur, et celle-ci est fruit de l’accueil de l’Évangile. Dans ce sens, nous acceptons la responsabilité d’être des instruments de réconciliation, de justice et de paix dans nos communautés, qui sont « en ambassade pour le Christ » (2 Co 5, 20) qui est notre paix et notre réconciliation. C’est pourquoi tous les membres de l’Église : clergé, religieux et fidèles laïcs doivent se mobiliser pour œuvrer ensemble à l’unité qui fait la force. Nous sommes interpelés et encouragés par le proverbe africain qui dit: « une armée de fourmis bien organisée peut abattre un éléphant ». Nous ne devons pas avoir peur et encore moins nous laisser décourager par l’immensité des problèmes de notre continent.
Personnes handicapées
Proposition 50
Les nombreuses personnes qui, dans nos sociétés, sont handicapées, mentalement et physiquement, sont souvent marginalisées.
Le Synode rappelant le droit à la vie des personnes porteurs de handicap, propose que :
– tout effort soit fait pour garantir leur pleine insertion dans la société et dans nos communautés ecclésiales, de sorte qu’ils puissent exercer leurs dons, réaliser leur potentiel et faire pleinement l’expérience de la présence réconciliatrice du Christ dans la communauté ; et
– des programmes soient élaborés pour encourager leur insertion dans la planification pastorale de nos diocèses et de nos communautés ecclésiales locales.
Paludisme
Proposition 52
Le paludisme demeure le pire assassin dans le continent africain et ses Îles. Il contribue énormément à l’aggravation de la pauvreté. Nous félicitons toutes les initiatives visant à combattre cette maladie. Toutefois, nous reconnaissons qu’il faut en faire davantage si l’on veut atteindre des résultats significatifs. Le Synode propose donc ceci:
– que le paludisme soit pris en charge dans tous les engagements de l’Église en matière de santé;
– que des initiatives concertées soient entreprises pour former les populations sur les questions relatives au paludisme et à la prévention de la maladie;
– que l’on encourage les Gouvernements à développer des politiques et des programmes plus conséquents et soutenus pour éradiquer le paludisme;
– que les laboratoires pharmaceutiques les rendent accessibles, pour sauver davantage de vies; et
– que des efforts soient soutenus pour le développement d’un vaccin anti-paludéen.
Source : Liste finale des propositions de la IIème Assemblée Spéciale pour l’Afrique (4 – 25 octobre 2009)